MEMOIRES DE NOS PERES
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Résumé
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Distribution
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Au cinquième jour de la
sanglante bataille d'Iwo Jima, cinq Marines et un infirmier
de la Navy hissent ensemble le drapeau américain au sommet
du Mont Suribachi, tout juste repris aux Japonais. L'image
de ces hommes unis face à l'adversité devient légendaire en
l'espace de quelques jours. Elle captive le peuple
américain, las d'une guerre interminable, et lui donne des
motifs d'espérer.
Pour mettre à profit cet engouement, les trois
"porte-drapeaux" sont livrés à l'admiration des foules. Leur
nouvelle mission : servir leur pays en vendant les précieux
Bons qui financent l'effort de guerre.
Le laconique John "Doc" Bradley, le timide Amérindien Ira
Hayes et le fringant René Gagnon se prêtent au jeu avec un
dévouement exemplaire. Ils sillonnent sans relâche le pays,
serrent des milliers de mains et prononcent des allocutions.
Mais, en leur for intérieur, une autre bataille se livre...
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Raising the Flag on Iwo Jima
Raising the Flag on Iwo Jima (en français, « Élévation du drapeau sur Iwo Jima
») est une photographie renommée prise le 23 février 1945 par le photographe
américain Joe Rosenthal avec un appareil Speed Graphic. Elle dépeint cinq
marines américains et un soldat infirmier de la Navy hissant le drapeau des
États-Unis sur le mont Suribachi, lors de la bataille sur l'île japonaise d'Iwo
Jima durant la Seconde Guerre mondiale.
La photographie eut immédiatement un immense succès, et fut reproduite dans des
centaines de publications. Εlle devint également le seul cliché à obtenir le
prix Pulitzer de la photographie l'année de sa publication. Considérée comme
l'une des images les plus significatives de son époque, elle constitue également
l'une des photographies les plus diffusées de tous les temps1. Des six hommes
présents sur la photographie, trois (Franklin Sousley, Harlon Block et Michael
Strank) n'ont pas survécu à la bataille ; les trois survivants (John Bradley,
René Gagnon et Ira Hayes) sont devenus renommés. La photographie fut plus tard
utilisée par Felix de Weldon pour la sculpture du USMC War Memorial, situé à
proximité du cimetière national d'Arlington, non loin de Washington DC.
Contexte
Le 19 février 1945, dans la perspective stratégique de conquérir le Japon, les
États-Unis envahissent Iwo Jima. L'île n'était pas à l'origine une cible, mais
la chute relativement rapide des Philippines procure aux Américains une accalmie
plus longue que prévue avant l'invasion prévue d'Okinawa. Iwo Jima est située à
mi-chemin entre le Japon et les îles Mariannes, qui servent de base aux
bombardiers américains. Elle est ainsi utilisée par les Japonais comme un poste
d'interception contrôlée du sol leur permettant de surveiller et d'avertir par
radio en cas de pénétration de bombardiers américains en territoire japonais.
Les Américains, après la conquête de l'île, privent donc ces derniers de leur
poste d'interception aérienne, et utilisent celui-ci comme piste d'atterrissage
de secours pour les bombardiers endommagés, sauvant ainsi de nombreuses vies
américaines
Iwo Jima est une île volcanique, de forme trapézoïdale. Ayant été solidement
fortifiée, les marines américains participant à sa conquête essuient de lourdes
pertes — cette opération est d'ailleurs la seule offensive américaine de la
campagne du Pacifique durant laquelle leurs pertes seront supérieures à celles
des japonais. L'île est dominée par le mont Suribachi, un volcan éteint d'une
altitude de 166 mètres, situé à l'extrémité sud de l'île. Administrativement,
Iwo Jima fait partie de la préfecture de Tokyo — le maire de la capitale nippone
étant également le maire d'Iwo Jima. L'île constitue donc le premier territoire
menacé par l'invasion américaine, et la défense de celui-ci est pour les
Japonais une question d'honneur.
D'un point de vue tactique, le sommet du Suribachi est l'un des endroits les
plus stratégiques de l'île. De cette position avantageuse, les défenseurs
japonais peuvent repérer de manière précise la localisation de l'artillerie
américaine — et particulièrement les plages d'atterrissage. Les Japonais
entreprennent la majeure partie de la bataille à partir de bunkers et de tunnels
souterrains. Il n'était pas rare que des Marines commencent à attaquer un bunker
à l'aide de grenades ou d'un lance-flammes, seulement pour le faire commencer à
riposter quelques minutes plus tard, après que l'infanterie japonaise se fut
infiltrée à l'intérieur du bunker par l'intermédiaire de tunnels. L'effort
américain se concentra sur l'isolement et la prise du mont Suribachi dans un
premier temps, un but qui fut atteint le 23 février 1945, quatre jours après que
la bataille eut commencé. Malgré la capture de ce point culminant, les combats
firent rage pendant plusieurs jours et l'île ne fut déclarée sécurisée que 31
jours plus tard, le 26 mars 1945.
La pose du drapeau
Joe Rosenthal a en réalité photographié la deuxième installation de drapeau sur
l'île ce jour-là. Le drapeau américain a été hissé une première fois au sommet
du Suribachi, dans la matinée du 23 février 1945. Le capitaine Dave E. Severance,
commandant l'Easy Company (2e bataillon du 28e Marines, 5e division de Marines),
ordonne au lieutenant Harold G. Schrier de confier à une patrouille la
plantation d'un drapeau, afin de signaler à leurs camarades que le sommet est
tombé aux mains des Américains. Après un échange de tirs, un drapeau de 137 cm
par 71 est dressé, et photographié par le sergent d'état-major Louis R. Lowery,
photographe pour Leatherneck magazine. Cependant, ce premier drapeau était trop
petit pour être facilement repérable des plages voisines environnantes.
« James Forrestal, le secrétaire d'État à la Marine, avait décidé la nuit
précédente de débarquer le lendemain sur l'île pour assister à l'assaut final
sur le volcan. En ce moment même, il se trouvait à bord d'une péniche de
débarquement en compagnie du général « Howlin' Mad » Smith, cet homme brut de
décoffrage auquel il avait promis une stricte obéissance à ses ordres. Leur
péniche accosta juste après que le drapeau eut été hissé au sommet du volcan et
l'atmosphère tourna à l'allégresse au sein du haut commandement. Après avoir
levé les yeux vers le carré d'étoffe rouge, bleu et blanc, Forrestal s'adressa à
Smith : « Holland, ce drapeau planté sur le mont Suribachi nous garantit que le
corps des Marines continuera d'exister pendant au moins les cinq cents
prochaines années. »
Forrestal, sous le coup de l'émotion, décida de récupérer pour lui le drapeau
hissé sur le mont Suribachi. Ce souhait arriva jusqu'aux oreilles du colonel
Chandler Johnson, dont le tempérament était aussi fier et orgueilleux que celui
de Smith. « Je voudrais bien voir ça ! », s’exclama-t-il lorsqu’on lui transmit
le souhait de Forrestal. Pour le colonel, le drapeau appartenait à son bataillon
et il était impensable qu'on le lui reprenne. Il décida donc de le mettre en
lieu sûr et dépêcha l'un de ses officiers, le lieutenant Ted Tuttle, sur la
plage à la recherche d’un drapeau de substitution. Comme pris d'une
arrière-pensée, Johnson hurla à Tuttle : « Et trouvez-en un qui soit plus grand
! » »
Michael Strank, Harlon Block, Ira Hayes, et Franklin Sousley ont passé la
matinée du 23e jour à tirer une bobine de câble téléphonique jusqu'au sommet du
mont Suribachi, sur ordre du colonel Chandler Johnson et sous la responsabilité
du capitaine Dave Severance. Ce dernier ordonna également à René Gagnon, son
estafette, de se rendre au poste de commandement afin d'y récupérer des
batteries neuves pour sa radio SCR-300. Dans le même temps, selon l'histoire
officielle du corps des Marines, Tuttle, ayant trouvé un drapeau américain à
proximité du bâtiment de débarquement LST-779, revint au poste de commandement
et confia le drapeau à Chandler Johnson. Celui-ci, à son tour, le confia à
Gagnon et donna l'ordre d'atteindre le sommet et de hisser le drapeau6.
Les marines atteignirent le sommet aux environs de midi, rejoint au même moment
par le soldat Gagnon. En dépit du fait qu'un grand nombre de troupes japonaises
se trouvaient encore à proximité des lieux, la patrouille composée d'une
quarantaine d'hommes gravit le sommet sans subir la moindre attaque, les
Japonais étant sous le feu des bombardements.
Joe Rosenthal, accompagné des photographes Marines Bob Campbell et Bill Genaust
(qui fut tué en action neuf jours plus tard)8 gravissait le mont Suribachi. Sur
le chemin de l'ascension, le trio croisa Lowery, l'auteur du cliché de la
première pose du drapeau. Alors qu'ils avaient prévu de changer de direction,
Lowery leur indiqua que le sommet était un lieu particulièrement adapté pour
prendre des photos.
Avec le soldat infirmier de la Navy Bradley, les Marines hissèrent le drapeau
des États-Unis à l'aide d'un tuyau de conduit d'eau qu'ils utilisèrent comme
mât. Le trio de photographes atteignit le sommet alors même que les soldats
étaient en train de fixer le drapeau au mât.
Publication et polémique de mise en scène
Rapidement après la pose du drapeau, Rosenthal envoya sa pellicule à Guam afin
de la développer et de l'imprimer9. George Tjaden, de Hendricks dans le
Minnesota, fut probablement le technicien qui développa la photographie. En la
voyant, le chef du bureau photo de l'Associated Press John Bodkin s'exclama « En
voilà une qu'on n'est pas près d'oublier ! » et les photographies furent
transmises par phototélégraphie au siège de l'AP, à New York, à sept heures du
matin. Le cliché fut rapidement choisi par des centaines de journaux. La photo «
fut distribuée par Associated Press moins de dix-sept heures et demie après que
Rosenthal prit le cliché - un délai incroyablement rapide de nos jours ».
Cependant, la publication de la photo ne se fit pas sans polémique. Après la
photographie de la pose du drapeau, Rosenthal demanda aux Marines de l'Easy
Company de poser pour une autre prise, qu'il appellera le cliché de « gung-ho ».
Celui-ci sera par ailleurs étudié dans un documentaire de Bill Genaust14.
Quelques jours après que les photos eurent été prises, de retour à Guam, on
demanda à Rosenthal s'il avait demandé aux soldats de poser pour la
photographie. Croyant que la question se référait au cliché de « gung-ho », il
répondit par l'affirmative. Robert Sherrod, un correspondant pour le Time-Life,
informa alors le siège de New York que la pose du drapeau avait été mise en
scène par Rosenthal pour les besoins de la photographie. L'émission de radio du
TIME, Time Views the News, diffusa l'information, et accusa le photographe «
d'être monté sur le mont Suribachi après que le drapeau y fut planté… Comme la
plupart des photographes qui ne peuvent s'empêcher de mettre en scène des
personnages afin de reconstituer des scènes historiques ».
La conséquence de la diffusion de cette information fut l'accusation à plusieurs
reprises de Rosenthal d'avoir volontairement mis en scène l'image, ou d'avoir
voulu dissimuler la première pose du drapeau. Un critique littéraire du New York
Times est même allé jusqu'à suggérer que le prix Pulitzer lui soit retiré.
Rosenthal ne cessa durant les décennies qui suivirent de réfuter de façon
répétée l'accusation dont il était l'objet. « Il n'est pas dans ma nature de
faire ce genre de chose. Je ne sais pas comment faire pour faire comprendre à
quiconque ce que 50 ans de répétition signifient ». Le documentaire de Genaust
montre que la thèse selon laquelle la pose du drapeau fut mise en scène est
erronée.
Le 7e emprunt de guerre et la controverse autour du sixième homme
John Bradley, temporairement à béquille à la suite de blessures causées par des
fragments de bombe, apparaît à côté d'une affiche de la 7e campagne d'emprunt de
guerre.
En voyant la photographie, le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt
réalisa que celle-ci constituerait un excellent symbole pour la campagne du 7e
War Bond, un immense emprunt national lancé par l'État afin que l'épargne privée
soutienne l'effort de guerre. Le président demanda alors le rapatriement des
soldats identifiés sur le cliché. Les Marines rentrèrent aux États-Unis vers la
fin de la bataille. Le premier à rentrer aux États-Unis fut le soldat de
première classe Rene Gagnon16. À l'aide d'un agrandissement de la photo, Rene
Gagnon identifia les autres soldats, mais refusa de donner l'identité du sixième
homme (Hayes), affirmant qu'il avait promis de garder son nom secret16. Gagnon
avait promis de ne pas révéler l’identité de Hayes uniquement parce que celui-ci
— qui n'aimait pas Gagnon — avait menacé de le tuer. Rene Gagnon fut alors
transféré au quartier général des Marines. Informé que la demande provenait
directement du président des États-Unis, et que refuser d'y répondre constituait
un crime de haute importance, le soldat avoua finalement l'identité de Hayes.
Gagnon se trompa cependant dans l'identification des soldats, et prit le soldat
Harlon Block pour le sergent Henry O. "Hank" Hansen, qui fut tué lors de la
bataille (et qui, accessoirement, participa à la première pose du drapeau). Le 8
avril 1945, le corps des Marines avait procédé à l'identification de cinq des
six porteurs du drapeau (incluant Hansen) - la publication de l'identité de
Sousley étant en attente de l'information de sa famille de sa mort au combat.
Fin 1946, Ira Hayes brise le silence et avoue que Harlon Block a été confondu
avec Hank Hansen.
Les trois survivants participèrent donc à la grande tournée du 7e emprunt de
guerre national. La campagne d'emprunt fut un succès immense, réussissant à
récolter 26,3 milliards de dollars, deux fois plus que les objectifs attendus.
Des questions subsistèrent quant à l'erreur d'identification de Harlon Block. Sa
mère, Belle Block, contesta l'identification officielle, affirmant qu'« elle
avait changé ses couches-culotte tellement de fois qu'elle savait qu'il était
son garçon ». Immédiatement après son arrivée à Washington DC le 19 avril, Hayes
se rend compte de l'erreur et en informe l'officier responsable des relations
publiques des Marines qui lui avait été affecté. Celui-ci informe Hayes que
l'identification du corps a déjà été officiellement faite, qu'un dossier de
presse a déjà été distribué aux journalistes, et ordonne à Hayes de garder le
silence à ce sujet.
Plus d'un an et demi plus tard, alors qu'il traverse une période de dépression
et d'alcoolisme, Ira Hayes se rendit au Texas en auto-stop, afin d'informer la
famille Block que c'est bien Harlon Block qui fut le sixième homme à poser le
drapeau21.
« Ira se souvenait de ce que Rene Gagnon et John Bradley ne pouvaient pas se
rappeler car ils n'avaient rejoint leur petit groupe qu'au dernier moment :
c’était bien Harlon [Block], Mike [Strank], Franklin [Sousley] et lui-même
[Hayes] qui avaient entrepris l'ascension du mont Suribachi au milieu de la
matinée pour y dérouler le câble d'un téléphone de campagne. Rene [Gagnon] avait
apporté le drapeau de substitution. Hansen n'avait joué aucun rôle. »
La mère de Harlon Block, Belle, adressa immédiatement une lettre au représentant
du Congrès Milton West. Milton West envoya à son tour un courrier au commandant
du corps des Marines Alexander Vandegrift, qui ordonna une enquête. Bradley et
Gagnon, devant l'évidence, ont admis qu'il s'agissait effectivement non pas de
Hansen, mais de Block. Block, Hansen et Hayes étaient tous trois des Marines
avec une formation de parachutistes.
Héritage
La photo de Rosenthal gagna le prix Pulitzer de la photographie de 1945, et fut
la première et unique photographie remportant ce prix l'année même de sa prise.
Après la publication de la photographie,
« Les journalistes professionnels ne furent pas les seuls à être éblouis par
cette photo. Le capitaine de la Navy T. B. Clark se trouvait en permanence à la
station météo de Patuxent, en Virginie, ce samedi-là lorsque le bélinographe
cracha la photo. Il l'étudia attentivement pendant une minute puis courut la
mettre sous le nez du second maître Felix de Weldon.
De Weldon, un immigré d'origine autrichienne qui avait étudié la peinture et la
sculpture en Europe, avait été affecté à Patuxent pour y peindre une fresque
murale représentant la bataille de la mer de Corail.
Quand il la vit, Felix de Weldon ne put détacher ses yeux de la photo. Il
distinguait dans sa composition triangulaire de grandes similitudes avec les
chefs-d’œuvre de la sculpture qu'il avait étudiés. Il alla aussitôt chercher de
l'argile et ses outils de sculpteur et, tout au long de la nuit, travailla à
recréer la photographie qu'il avait posée devant lui. À l'aube, il avait réussi
à reproduire la scène des six hommes plantant un mât et levant les couleurs. »
En 1951, Felix de Weldon fut chargé de la conception d'un mémorial en hommage au
corps des Marines. La conception de cette statue mobilisa de Weldon et des
centaines d assistants durant trois années. Le sculpteur américain utilisa les
trois survivants en tant que modèles, notamment pour la conception de leur
visage. Les visages des trois autres soldats décédés furent sculptés à partir de
photos.
La plupart des personnes ignorent que le drapeau que Rosenthal a photographié
fut en réalité le second drapeau posé. Cet oubli provoqua une certaine rancœur
de la part des marines qui prirent part à la pose du premier drapeau américain
sur le sommet du mont Suribachi. Charles W. Lindberg, qui participa à la
première pose du drapeau (et qui était, jusqu'en 2007, la dernière personne
survivante impliquée dans la pose de l'un des deux drapeaux), s'est plaint qu'il
« se faisait traiter de menteur et d'autre choses. C'était terrible. »
La photographie est actuellement la propriété de Roy H. Williams, qui l'a
achetée à John Faber, historien officiel de l'association National Press
Photographers Association, qui l'avait lui-même reçue de Rosenthal. Les deux
drapeaux (des première et deuxième poses de drapeau) sont maintenant conservés
au musée du Corps des Marines des États-Unis, au Washington Navy Yard, à
Washington, DC.
Après la guerre, Hayes, alors en pleine dépression principalement parce qu'il se
sentait coupable d'avoir survécu à la guerre, sombra dans l'alcoolisme. Son
existence tragique est évoquée dans une chanson de country de 1964 intitulée «
The Ballad of Ira Hayes », écrite par Peter LaFarge et interprétée par Johnny
Cash. Bob Dylan en fera une reprise.
Après la guerre, Bradley resta silencieux à propos de ce qu'il avait vécu,
refusant de répondre aux questions des journalistes et affirmant qu'il avait
tout oublié30. Durant ses 47 années de mariage, il ne parla de son expérience
passée qu'une seule fois, à sa femme, et plus jamais ensuite. En famille, le
sujet était considéré comme tabou. Il donna une seule interview, en 1985, sur la
recommandation de son épouse qui lui demanda de le faire pour ses
petits-enfants31. Après la mort de Bradley en 1994, sa famille se rendit sur le
mont Suribachi en 1997 et déposa une plaque (faite de granit du Wisconsin et de
la forme de cet État) à l'endroit même où le drapeau fut hissé32. À sa mort, le
fils de Bradley, James Bradley ne connaissait presque rien de ce que son père
avait vécu à la guerre19. Après quatre ans de recherche et d'interviews des
acteurs de cet évènement, James Bradley publia en 2000 Mémoires de nos pères,
qui retrace l'histoire de la pose du drapeau et de ses acteurs. Le livre fut
adapté au cinéma par Clint Eastwood en 2006.